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Au bienveillant soir bleu de vaste plaine blanche
flottant librement au vent d’un duvet crémeux
un polisson renard roux passa l’air heureux
devant un hérisson fouinant le sol gaiement .

Il n’en avait que faire du mets épineux
il filait à quatre vents glapissant de chance
long du halage vers ce goûteux mets fameux
tant et tant conté d’une grasse Dame Tanche
une amie fort craquante croisée au miroir
du bel étang aux nénuphars dit des Deux Soirs
Ô.. ne présentant que rouges lèvres pulpeuses
à ce chenapan roux doué de gourmandises

-Rends-toi là-bas, bel habile au soleil couchant !
        lui avait-elle conté de cent belles bulles
-Tu y croiseras ce croquant mets enivrant !
       -d’un soupir à gloups, s’en était cachée sous bulles

Ô.. le Roux gambadeur de sa  belle prudence
s’en était allé  joyeux à sauts de cabri
qu’il cessait d’un fort pas à moindre impertinence
d’un curieux osant observer sa cadence ;
-du simple fait d’y repenser de ses pupilles
il glapissait alertant juteuses papilles

Oc ! il lui fallait presser le rythme du pas
avant que l’élégant couchant rose ne soit
longeant l’intrigant bleu ruisseau qui ne laissait
en eau, comme se cachant, que pâle filet ;
Le Roux en lapa par usage quelques perles
comme pour oublier lieues restant en besace
jusques à même ignorer tites sentinelles
des coquines taupes le narguant “quitte et passe”

Il aimait paraître flâner  de-ci de-là
connaissant l’impression d’un regard caché
le suivant à deviner fumet alléché
n’attendant que vent lui soit propice au repas..

Arrivant haletant  au lieu préconisé
face au vieux Grand Chêne d’un temps décomposé
il fureta le museau aux points cardinaux 
quoique n’apercevant que peu aux alentours
ressentant son Être toisé de yeux à rebours
derrière l’horizon de quelques animaux
prêts à lui chiper nuit tombée le “mets fameux”
qu’il ne humait guère encore du soir brumeux

 

Ô.. le roux gambadeur se souvint des coquines
les imaginant sous ses forts crocs du plaisir
c’est qu’il avait “grand” faim le bougre et à loisir
il en eut fait délicieux mets aux babines

Là ! fièrement il se devait guetter le mets
tant bullé coquinement de sa Dame Tanche
pataugeant milieu de blancs nénuphars ou branche
dessinant gloups cristallins tout en guillemets ;
Hum, il s’en léchait les sèches babines quoique
il ne pouvait se désarmer de l’amitié
même celle d’une verte tanche burlesque
le guidant souvent vers une proie sans pitié

Il s’engourdissait du las Le Roux gambadeur
reconnaissant un moment pâle conviant
ce voisin masqué à l’air noir et chapardeur
à lui dévorer d’un vol le mets croustillant
avant qu’une lente aube brumeuse ne quitte
l’espace où dignement il s’était endormi
d’un songe gargantuesque d’un agami
ou coq de bruyère Ô digne de lui l’esthète 

Sur le retour le long du chemin de halage
furetant du blanc museau quelque mulotage
d’un sait-on jamais à dénicher un rongeur
remplissant son ventre guère peu demandeur
il songea au précieux promis de Dame Tanche
l’avait-il goûté durant le temps du sommeil
point il n’avait faim, lui si gourmand dès l’éveil
à l’affut de moindre mets sonnant fine chance

Revenu Aux Deux Soirs habillé de questions
il héla Dame Tanche et connaître raisons,
mais avant que ne se révèle doléance
la polissonne de l’étang lança béance 
de bulles enchantant tout esprit amoureux
de l’ivresse à parfaire jour du bienheureux

Sache que ton mets fut goûteux à tes babines
  même en tes limbes durant ton songe nocturne
 sais-tu que fort dîner tu as fait d’infortune
 ne dit-ton pas depuis fort longtemps ” Qui dort, dîne” !
 demain mon cher amant autre mets, mangeras !
  Sur  ces bulles, Dame Tanche plongea  laissant
  le bel amant roux seul face au miroir passant
  rondelles effaçant l’image du repas :
  caressant le poitrail, il se promit appâts…

Oli©Ce Mets fameux
©(P)- 30/12 ….  (12) YouC  Y9

 

Tag(s) : #poésie_12syllabes, #Poésie_Sixain_à_huitain, #poésie_Années_Yb
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